“Le vin allemand se distingue du vinaigre grâce à l’étiquette.”
Mark Twain
le « guide du voyageur galactique », conseillait déjà borne et macron…
il y a 40 ans
Prêts pour un édito, à la fois trou noir et extrêmement troublant ? Allez, c’est parti. Les derniers événements liés en France à la réforme des retraites incitent à penser que Mme Borne et M. Macron devraient lire de la SF humoristique… surtout Douglas Adams, auteur culte du cycle de romans vendu à 15 millions d’exemplaires, le fameux Hitchhiker’s Guide to the Galaxy (publié en France sous le nom de Guide du voyageur galactique *). Celui-ci conseillait dès les années 80 dans son œuvre (qui est une « trilogie en 5 volumes » parue de 1979 à 1992) absurde, non sensique, poétique et pour tout dire complètement barrée, la conduite que nos dirigeants auraient dû tenir puisqu’on y trouve la célèbre et définitive présence du nombre 42, lequel serait la réponse à la question cruciale qui court tout le long du récit : quel est le sens de tout ce bazar ?
Si les fans du Guide… savent de quoi il retourne, je me dois de précisément préciser pour les autres (aussi pour gagner du temps car la fin du monde approche selon M. Olivier Véran, je recopie urgemment Wikipédia) :
« La grande question sur la vie, l’Univers et le reste (en anglais : The Ultimate Question of Life, the Universe and Everything) est, dans l’œuvre de science-fiction de Douglas Adams Le Guide du voyageur galactique, la question ultime sur le sens de la vie. Une réponse est proposée : le nombre 42, mais le problème est que personne ne sait précisément à quelle question elle répond. Dans l’histoire, la réponse est cherchée par le super-ordinateur Pensées profondes (Deep Thought en version originale, et Grand Compute Un dans les anciennes éditions). Cependant, celui-ci n’était pas assez puissant pour fournir la question ultime après avoir calculé la réponse durant 7,5 millions d’années. La réponse de Pensées profondes embarque les protagonistes dans une quête pour découvrir la question qui y correspond. »
(La puissance désormais indiscutable du nombre 42 comme réponse à tout est devenu un des piliers de la culture geek fait même l’objet de recherches universitaires > The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy and the intermedia circulation of the number 42).
Suivez mon raisonnement : si la réponse à on ne sait quoi et à tout en même temps est donc 42, on peut légitimement estimer que c’était aussi la réponse au capharnaüm de l’adoption de la réforme des retraites. Est-ce possible ? En fait, oui ! : il suffit d’examiner les chiffres et par là, de constater que la France a basculé ces derniers mois dans une autre dimension, celle du roman humoristique, qui plus est dans la réalité adoptée par la foule de lecteurs de Douglas Adams. En effet, sur la complexe question des retraites qui est, vous en conviendrez pour chacune et chacun d’entre nous peut-être une des questions dernières du « le sens de la vie », Mme Borne n’a finalement su répondre que par le chiffre 49.3, numéro de l’article engageant la responsabilité de son gouvernement, formule magique qui vous couique le sifflet et le vote parlementaire, et qui nous a mené ce pays (c’est-à-dire l’univers ; je rappelle que la France pense en être le centre) à sa perte dans un vaste Armaggedon de blocages de ronds points et de piquets de grèves face à des CRS caparaçonnés et cogneurs. Or, puisque Douglas Adams l’a révélé si la réponse à toute question est 42, ce ne pouvait donc être 49.3. Il faut y voir une forme de pré-science, par delà les décennies du grand (il mesurait près de 2 mètres), Douglas Adams, car l‘article 42 de la Constitution française dit bien ceci :
« La discussion des projets et des propositions de loi porte, en séance, sur le texte adopté par la commission saisie en application de l’article 43 ou, à défaut, sur le texte dont l’assemblée a été saisie. »
En d’autres termes, la Constitution, via la réponse du chiffre 42 préconise de débattre, de discuter un projet de loi. L’utilisation préférée de l’article 49.3 à l’article 42 par le gouvernement Borne le 15 mars dernier, qui annihile en force tout potentiel apporté par la réponse ultime à la question ultime, prouve outre le déni démocratique que 1- Mme Élisabeth Borne et M. Emmanuel Macron et tous leurs affidés n’ont pas lu Le Guide du voyageur galactique et c’est bien dommage pour eux et pour nous. 2- Qu’ils ignorent tout des enseignements salvateurs de la SF humoristique. En somme, s’ils avaient un peu potassé leur Douglas Adams, ils auraient su que la bonne réponse à apporter aux citoyens et parlementaires, aurait dû être 42 — et c’est ainsi comme dit Gérard Darmanin, ministre de l’Intérieur, que tout va bien se passer, madame.
Douglas Adams avait donc écrit en visionnaire l’issue de sortie évidente de la réforme des retraites : 42 et point barre. Que nos dirigeants l’ignorent est, je suis d’accord avec vous, bien affligeant. Ce n’est certes pas leur moindre défaut : on ajoutera cette lacune à la burlesque montagne d’erreurs, mensonges et approximations qu’ils ont accumulés et dans lequel notre bon seigneur s’entête. Quant à nous, nous nous conforterons de cette évidence que nous ne nous lassons pas de seriner, une fois de plus et s’il en était encore besoin, que la littérature et les écrits humoristiques, en ces époques troublées qui sentent le pneu enflammé, constituent l’exacte parole sensée, la voie vers le tutoiement de l’Esprit De Raison, sinon sont-ils au moins le phare qui nous guide au bout du tunnel obscur de nos annuités volatiles.
Par ailleurs, je pourrais rajouter que l’ordinateur Pensées Profondes de Douglas Adams, celui qui a donc calculé que la réponse ultime en tout est 42, n’est pas sans faire là aussi étrangement écho à l’IA générative de langage ChatGpt qui est capable (depuis sa récente irruption publique, soit en même temps que le bazar sur la réforme des retraites) de remplacer le ghost writer d’Emmanuel Macron, comme le chercheur et artiste Olivier Auber l’a prouvé (> lire ici un posssible discours d’Emmanuel Macron écrit par ChatGpt au lendemain du 49.3). Seconde coïncidence que l’on s’accordera là encore à trouver tout de même… trrrrrès perturbante… Cela ne peut plus être un hasard ! Encore et toujours la force prophétique du Guide du voyageur galactique !
Enfin, et voilà qui enfoncerait le clou, si on finit par découvrir à cause de son manque d’empathie qu’Emmanuel Macron est en réalité un robot comme l’est le président-robot US Tik-Tok (oui, c’est son nom !) dans le roman éponyme de SF comique de John Sladek… Alors, c’est que nous sommes bien dans une dimension alternative créée par la littérature humoristique. Le philosophe et essayiste Jean Baudrillard peut se retourner dans sa tombe pour se brosser : ce n’est pas que le réel n’existe pas, ou plus, comme lui l’estimait, c’est que notre réel n’est jamais plus qu’une fiction burlesque ou une juxtaposition d’univers absurdes et rigolards.
Si toutes ces preuves fatales ne sont pas pour vous une raison de plus pour voter plus que jamais pour VIS COMICA, la littérature et les écrits humoristiques, alors c’est à ne rien y comprendre.
À moins, certes, que je n’ai pas saisi la question.
Bonne lecture,
Francis
(*) depuis que la première version intitulée en France Guide du Routard Galactique a été interdite à la suite d’un procès qui fut intenté par ce si cool Guide du Routard)
Au sommaire du numéro 11 (qui n’a pas trouvé de nouveautés dernier cri) :
La recommandation du mois – 1 ans déjà ! VIS COMICA déclassifie ses archives – Le cadeau aux soutiens que les autres devraient lire aussi – Une amusante vieillerie : le savoir converser selon Bescherelle – Une non-recommandations : à vous de voir… – Le coin du zoïle – Une expo sur Pierre Dac et une solution énergétique : « la houille dormante » – PISTON : ils lisent VIS COMICA et écrivent des romans humoristiques – JEU : l’étiquette humoristique qui vous fait gagner un roman – Une publicité étrange.
Vous êtes 39 389 005 à recevoir cette lettre et je vous en remercie. C’est curieusement un tout petit peu plus que le montant (en euros, pas en nombre de lecteurs) de la dette en 2021 de la ville de Turquestein-Blancrupt (57560) à qui j’adresse mes vœux, et je sais que vous-même compatissez, de réussite pour une sortie salutaire de cette difficulté.
(Vous pouvez vous en désabonner aisément en bas du courriel).
Les images d’illustrations sont créées par ma pomme avec l’IA Midjourney.
Les coquilles, erreurs d’orthographe, de grammaire, de syntaxe qui m’auraient échappé n’offrent aucune possibilité de remboursement compte tenu du caractère de gratuité de cette lettre de qualittée.
La RECO DU MOIS :
les mails fous de vincent malone
[pré-requis : aimer rire de la bêtise ; savourer l’idiotie et le portnawouak].
À défaut ce mois-ci d’avoir su trouver des nouveautés, rabattons-nous sur du vieux qui fonctionne toujours, et reste disponible en format de poche. Par hasard j’ai découvert que Vincent Malone, musicien, publicitaire que je ne connaissais qu’en tant que « Roi des papas », chanteur pour enfants (*) et en tant qu’animateur de son studio de podcasts (tantôt ahurissants, édifiants ou hilarants, en tout cas qui se distinguent de très loin du lot) « Le Poste Général« … qu’il avait commis un livre : Les milliards de dollars de Léon Robillard. Nulle littérature car il s’agit d’une vaste pochade, d’une jubilation dans l’absurde et l’idiotie. Malone, sous l’identité de Léon Robillard, éleveur de porcs dans le Perche, vieux garçon qui vit avec maman à la ferme, se met à répondre à tous les « scams » béninois, nigérians ou autres, ces escroqueries par mail, version moderne des lettres de Jérusalem. On en a tous reçus, c’est le genre : « Très cher bien aimé, je suis malade et j’ai des millions de dollars à vous céder et Dieu vous bénisse »... Moi-même j’avais été tenté de me lancer dans un même projet (de leur répondre, pas d’escroquer), et puis las… (Je m’en suis servi juste une fois comme base d’atelier d’écriture à partir d’un spam de voyante). Malone, lui l’a fait avec une malice rigoureuse, un acharnement dans l’absurde qui confine au respectable, trimballant les escrocs, véritables Pieds Nickelés du courriel qui eux-mêmes s’emmêlent les pinceaux dans leurs dossiers et dans un français et une orthographe et grammaire pour le moins innovantes. Malone/Robillard leur raconte n’importe quoi, débitant du potache à l’humour noir ou du subtil (tout de même parfois) à la folie furieuse, tandis que de courriels en courriels se dessinent le personnage et l’entourage de la victime retorse. Serait-on perché dans le Perche ? Sans doute. L’ouvrage est la reproduction exacte des échanges, images invraisemblables et faux documents officiels compris : c’est un moment de lecture franchement très drôle qui communique cette jubilation honteuse d’être vengé du harcèlement incessant des ces gens qu’on imagine tout de même « bricoler à l’africaine » dans des conditions sans doute très précaires. On s’effare aussi des messages qu’ils envoient et qui pourtant rapporteraient, paraît-il, 20 000 $ par victime en moyenne. Faut-il être naïf, crédule ou cupide pour n’y pas voir clair tant souvent c’est gros ? Pourtant il existe une association de victimes, et cela a même mené à des morts violentes. Mieux vaut toutefois en rire.
Présentation de la 4e de couverture : « Qui n’a jamais reçu, dans sa boîte mail, ce genre d’alléchante proposition ? Contre un petit chèque d’avance – oh ! presque rien – recevez 2 800 000 dollars (bloqués sur un compte), héritage inattendu d’un parent éloigné dont on ignore l’existence, diamants, richesses diverses, retour d’affection, » proposition très sincère et noble « , » que Dieu vous bénisse « …Quand n’importe qui jetterait tout ceci à la poubelle, Léon Robillard, éleveur de porcs à Saint-Germain-des-Grois, y répond, lui. Il veut toucher sa part ! Et…
Un exemple (plusieurs échanges avec des escrocs différents sont publiés, de plus en plus longs et montant en puissance au fil de l’ouvrage — cliquez sur la galerie, et « escape » pour en sortir) :
(*) Les miens rejetons étaient fans de Vincent Malone qui se distinguait dans ses chansons pour enfants par une certaine irrévérence et une fantaisie tendre qui changeait des autres qui œuvraient dans le gnagnan, voir le cul-cul. Par ailleurs, mes enfants l’avaient rencontré lors d’un concert car ils avaient gagné un concours de chansons organisé par Malone en ayant réécrit « Gentil coquelicot, j’ai descendu dans mon jardin » en une version « J’ai descendu dans mon jardin, j’ai descendu mon voisin » à coups de mitraillette et autres procédés invraisemblables. Comptine new look qu’il avait chanté lors du concert ; Malone devançant sur ce coup-là à jamais mon propre prestige paternel.
Les milliards de dollars de Léon Robillard. Vincent Malone. Rééd. Pocket. 2015.
LA vie VIS COMICA
• Merci à Céline R. qui a renouvelé son soutien à VIS COMICA et a adressé un précieux compliment. Voici qui fait plaisir. On va essayer de se maintenir au pire, de s’améliorer au mieux ! Toutes suggestions, critiques, remarques et insultes sont bienvenues… En outre si vous-même voulez écrire dans cette lettre, n’hésitez pas à le proposer !
• VIS COMICA déclassifie ! À l’occasion du premier anniversaire de VIS COMICA (qui tombe ce 1er avril, déjà !), on déclassifie les archives (qui sont normalement réservées aux soutiens !) Si vous voulez retrouver le premier numéro d’avril 2022, historique s’il en est, > c’est ici. Lors de chaque parution, les numéros correspondant aux mois de l’année précédente seront désormais rendus accessibles à tous.
> le cadeau aux soutiens
(que les autres devraient lire aussi)
< JOIE ! JOIE ! 1 ebook gratuit ce mois-ci est offert en téléchargement aux soutiens de VIS COMICA : Un chien dans la soupe, de Stephen Dobyns (> Mais c’est ouf ! Comment font-ils pour avoir de tels privilèges ?). Ils pourront le télécharger en se connectant et se rendant dans l’ESPACE KEKCHOZ qui leur est dédié.
Résumé d‘Un chien dans la soupe, offert aux soutiens : « C’est l’histoire d’un homme du nom de Latchmer qui passe toute une nuit à New York en essayant de se débarrasser d’un chien mort. C’est aussi l’histoire d’une ville qui, d’un block à l’autre, vous propulse de nulle part en ailleurs. Enfin, c’est l’histoire du grand-père de Latchmer, un respectable médecin qui, dans une petite ville plutôt collet monté, a trompé pendant vingt ans sa femme avec une institutrice… Vu comme ça, c’est un peu tordu, mais que l’on se rassure, c’est encore plus tordu que ça en a l’air. » (> en savoir plus sur Babelio).
Ah oui au fait, rappel récurrent : mon dernier roman (qui est sans doute vraiment le dernier), auto-édité à la suite d’une souscription réussie il y a des lustres est disponible ici en papier et epub. Mais vous êtes nombreuses et nombreux à le savoir ici.
une amusante vieillerie : savoir converser selon Bescherelle
[pré-requis : aimer les vieilleries qui deviennent involontairement drôles avec le temps ; aimer les vacheries de jadis toujours valables ; aimer la belle langue ; ne pas s’offusquer quand c’est parfois bien réac.]
Dans la même collection que celle où a été réédité Swift (voir VIS COMICA n°9 de janvier dernier) on trouve une curiosité qui relève moins de la littérature que des écrits humoristiques, L’Art de briller en société et de se conduire dans toutes les circonstances de la vie, de Louis-Nicolas Bescherelle, dit Bescherelle l’Aîné (1802-1883 — qui est bien le fameux Bescherelle auquel vous pensez), manuel de bienséance de 1851, préfacé joliment par Pierre Assouline en 2014.
Si l’art de la conversation de salon s’est perdu, puisque on a tous le nez dans le smartphone, le maintien de l’homme du monde était toutefois au 19e siècle affaire sérieuse. Il n’était pas de bon ton d’y déroger si l’on voulait faire partie de « la société » d’alors, extrêmement élitaire et élitiste et jalouse de ses prérogatives. Toutefois, entre désuétudes et vanités intemporelles, l’ouvrage s’avère passionnant et parfois fort d’esprit, et se retrouve être avec le temps par endroits devenu bien drôle.
Voici la présentation de l’ouvrage en 4e, par Assouline : « On ne dira pas que Bescherelle racole. Il prévient même d’emblée que l’art de plaire s’apprend moins dans les livres que dans les salons, et qu’il ne faut donc pas trop attendre du sien. Il ne se contente pas de décrire avec une pincée d’humour l’art et la manière de se comporter avec la langue : il illustre sans la moindre pédanterie universitaire l’idée selon laquelle elle fut et demeure au cœur des rapports en société. Et la nôtre un peu plus encore que les autres ».
l’ouvrage se présente sous la forme d’un abécédaire : une centaine d’articles de très courts à très longs passant en revue des détails comme de grandes vertus ou vilénies ou des principes d’un autre âge. Il court de A – Abandon — « Une des premières règles pour plaire et pour entretenir la conversation, n’est pas toujours de ne dire que des choses réfléchies, mais au contraire de se laisser aller à sa première pensée ; car la vérité, même dans les idées sans réalité et qui ne font que peindre les nuances rapides de notre âme, a toujours son charme particulier. » — à Y – Yeux — « La puissance de la physionomie réside surtout dans les yeux. Les principaux écueils à éviter sur ce point, c’est d’abord de ne pas les tenir fermés, de ne pas froncer ou remuer sans cesse les sourcils. ». Dans des articles qui parfois se contredisent quelque peu ou semblent lui avoir échappé, Bescherelle fait œuvre de leçons de savoir-vivre, de morale, de politique… et se laisse aussi parfois aller tant à la misanthropie qu’à des accès de lyrisme précieux… Il y brosse souvent avec une très belle plume des portraits au vitriol de types humains immuables, comme des vanités et des bêtises, des règles qu’on n’est bien content de ne plus avoir à respecter aujourd’hui… Somme toute, Bescherelle en révèle sur lui-même car il trahit, malgré ses prises de hauteur et une certaine fausse modestie, des traits pédants ou orgueilleux alors qu’il les épingle dans son ouvrage chez les autres.
J’ai relevé à la lecture en gros 5 types de notules : ce qui traite de l’humour (qui était forcément à polisser et correctement préméditer dans toute conversation), ce qui est toujours d’actualité, ce qui est devenu drôle avec le temps, ce qui ne lassera jamais d’effarer, et ce qui est du tout-venant (minoritaire toutefois). Cet ouvrage étonnant est plaisant à lire et bien édifiant… Il fait souvent échos avec notre époque (ainsi comment ne pas importuner les femmes par des paroles inconvenantes, comment ne pas être fat ou cuistre…). On aimerait citer un grand nombre d’extraits tant il y a à picorer d’amusant ou d’édifiant… Voici seulement quelques exemples…
Exemple de ce qui traite de l’humour :
« CALEMBOUR. Dieu merci, le règne du calembour n’est pas près de finir en France ! Il y a tant de gens qui entretiennent son feu sacré, tant de desservants de son culte ! Où n’en fait-on pas, des calembours, bons ou mauvais ? On en fait à la cour, à la ville, dans les halles, dans les rues, dans les prisons, au bagne ; on en fait dans les loges des portiers, dans les coulisses des théâtres, dans les bureaux des ministères et dans les bureaux des journaux. Quand l’occasion d’un calembour se présente à un journaliste, il en fait part au public, qui rit presque toujours, même en s’écriant : « Oh ! que c’est mauvais ! » Mais il a ri, et le voilà désarmé. Si le calembour a ses partisans, il ne manque pas non plus de détracteurs qui deviennent pâles et blêmes en entendant seulement prononcer son nom ; d’autres ne comprennent rien, ou affectent de ne rien comprendre à ces jeux de mots, à ces équivoques qui exigent une sorte d’habitude et d’expérience ; car, pour dix calembours qui ont une sorte d’à-propos ou de bonheur, et qui, par conséquent, peuvent obtenir le droit de bourgeoisie, il y en a cent qui sont tirés par les cheveux, et tout à fait inintelligibles. Le calembour fait les délices du bel esprit ; mais un homme d’esprit et de bon ton se le permet rarement »
Ou alors :
« DISEURS DE BONS MOTS. Ne cherchez pas à avoir plus d’esprit que la nature ne vous en a donné. Rien n’inspire le dégoût et la pitié comme ces hommes qui se travaillent pour trouver à tout propos ce qu’ils appellent un bon mot. Ils ne peuvent dire la chose la plus indifférente sans lui donner une tournure particulière, et il faut absolument qu’ils clouent de l’esprit à leurs moindres propos. On voit dans la malice de leurs regards, et dans la finesse permanente et comme stéréotypée de leur sourire, tout le mal qu’ils se donnent pour n’être pas sots, et tout l’état qu’ils font de leur personne. Malheureusement ces pauvres gens ne sont pas récompensés de leurs efforts ; car l’esprit ne vient point quand on l’appelle ; il échappe à ceux qui courent après lui, et ce qui le remplace est quelque chose de pis que la sottise toute pure. »
Exemple de ce qui sera à jamais d’actualité :
« ENTERREMENT. Une affaire importante peut seule dispenser d’assister à un enterrement pour lequel on a reçu un billet d’invitation. Vous devez vous rendre à la maison du défunt, et de là suivre à pied, la tête nue, le char funèbre jusqu’à l’église. Vous devez composer votre visage de manière à paraître le plus affligé possible, quand même vous n’auriez jamais connu celui auquel vous venez rendre les derniers devoirs : c’est une sorte d’hypocrisie fort excusable, et que seconde merveilleusement la tristesse de la cérémonie. Vous êtes libre de ne pas accompagner le char jusqu’au champ du repos, à moins que ce ne soit pour un parent, un ami ou un supérieur immédiat. Vous devez céder les premières voitures aux parents et aux plus intimes amis du défunt. Les voitures ramènent les invités à la maison mortuaire, où l’on se sépare pour retourner à ses affaires ou à ses plaisirs. Le matin, un enterrement ; le soir, un bal : ainsi va le monde. »
Ou alors :
« ENTHOUSIASTES. Une espèce d’hommes, qui est l’opposite des contrariants, mais qui n’est pas moins insupportable, ce sont les enthousiastes. Il semble même que ces derniers soient pires encore, en ce sens que vous pouvez rompre en visière aux contrariants, ce sont des malappris ; mais la mission des enthousiastes étant toute de bienveillance, force vous est bien, sous peine d’être impoli, d’écouter avec patience, et même avec une sorte de plaisir, leurs folles exclamations. À la différence des contrariants, qui ne trouvent rien de leur goût, les enthousiastes louent à toute outrance les choses qui souvent méritent peu d’éloges. Il faut que vous partagiez leur folle admiration, ou vous passez pour un homme incapable de sentir les beautés qu’ils vous indiquent si pompeusement. Le mieux est de les laisser s’extasier tout à leur aise, car une juste critique ne serait pas comprise, et ne ferait qu’exciter leur mécontentement. »
Exemple de ce qui amuse, vu de notre époque :
« HALEINE. Il y a beaucoup de personnes dont l’haleine, par suite de maladie ou par toute autre cause, est loin d’exhaler les parfums d’Arabie, et, de toutes les sensations, il n’en est pas qui soit moins propre à flatter l’odorat des personnes délicates, habituées aux suaves odeurs de la rose et du jasmin. Il faut, dans ces circonstances, que les personnes qu’on aura averties de l’infection de leur haleine aient soin de se parfumer, et celles qui auront à leur parler feront bien d’éviter leur haleine, car l’odeur qu’elle porte est vraiment délétère, et peut, suivant qu’elle est forte et que la personne qui la reçoit en face est délicate ou susceptible, lui faire perdre connaissance à l’instant même. Pour ne pas s’exposer à produire un pareil accident, les individus qui savent qu’ils ont une mauvaise haleine devront avoir soin de ne jamais se placer en face des personnes à qui ils ont à parler ; nous croyons devoir leur faire cette recommandation, parce qu’ils semblent presque tous prendre à tâche de parler aux autres sous le nez. À Calicut, les courtisans se couvrent la bouche de la main gauche, afin que l’odeur de leur haleine n’offense pas les narines du roi. Benserade trouva dans une compagnie une demoiselle dont la voix était fort belle, mais l’haleine un peu forte. Cette demoiselle chanta. On demanda à Benserade ce qu’il en pensait ; il répondit que les paroles étaient parfaitement belles, mais que l’air n’en valait rien. Dans les singulières instructions données par Henri VII, roi d’Angleterre, à deux de ses serviteurs de confiance, pour leur servir de conduite lorsqu’ils seraient en présence de la jeune princesse de Naples qui lui était destinée en mariage, on lit, entre autres choses : « qu’ils devront remarquer si elle a de la barbe autour des lèvres ou non ; qu’ils feront en sorte d’approcher ladite jeune princesse à jeun ; qu’ils entameront avec elle une conversation de manière à pouvoir s’approcher aussi près de sa bouche qu’ils pourront décemment le faire, afin de respirer son haleine, et de pouvoir juger si elle est douce ou non, si sa bouche a l’odeur de quelque épice, d’eau de rose ou de musc ». Voici la réponse que firent les fidèles envoyés du roi : « … Nous n’avons aperçu aucun poil (sinon follet) autour de ses lèvres qui sont d’une peau bien nette. Quant à ce qui a rapport à l’haleine de ladite jeune princesse, et nous devons dire que nous n’avons distingué aucune odeur d’épice, ni d’eau de rose, et qu’à juger de la rose de ses lèvres, du lis de son teint, de la fraîcheur de sa bouche, nous ne pouvons conjecturer sinon qu’elle est la salubrité, la santé et la joie de la vie (au moins en apparence). » Le calife Abdermalek avait, dit-on, l’haleine si infecte qu’elle tuait les mouches qui se reposaient sur ses lèvres. Hiéron, roi de Syracuse, avait l’haleine extrêmement forte ; il l’ignorait. Une femme étrangère s’en aperçut, et lui en fit une sorte de reproche. Hiéron témoigna à son épouse combien il était surpris de n’en avoir jamais rien su par elle, qui avait dû souvent s’en trouver incommodée. « Je croyais, répondit l’épouse vertueuse, que tous les hommes sentaient de même. » L’haleine de l’homme, dit J.-J. Rousseau, est mortelle à ses semblables. Cela n’est pas moins vrai au propre qu’au figuré. »
Exemple de ce qui peut effarer de la part de not’ bon maître Bescherelle :
« OUVRIERS. « La politesse, chez les ouvriers, ressemble à une villageoise qui ne connaît pas encore les manières de la ville. Il serait pourtant fort aisé de la façonner un peu, sans rien lui faire perdre de sa fraîcheur et de son naturel. Cette politesse touche de plus près à la civilisation primitive que celle de la bonne société. »
Et enfin, en passant, diantre, c’est Bescherelle ! Alors tout de même un peu de…. :
« GRAMMAIRE. La grammaire est la loi suprême de la conversation. Il est permis, jusqu’à un certain point, de parler sans élégance ; mais il est expressément défendu de parler incorrectement. Une faute de français, vulgairement appelée cuir, est un crime de lèse-société. Il ne faut jamais aborder un salon, à moins d’avoir son Lhomond dans la mémoire et son dictionnaire de poche dans la tête. On doit éviter les subjonctifs et les imparfaits du subjonctif en -isse et en -asse qui blessent l’oreille, comme les cuirs les mieux conditionnés. La règle des participes est la pierre de touche d’un causeur. Une phrase trop longue dans la conversation équivaut presque à une faute de français. Il est des occasions où l’on doit plutôt s’en rapporter à l’usage qu’au dictionnaire de l’Académie. L’homme du monde porte avec aisance le joug de la grammaire ; un pédant, qui a la prétention d’un puriste, ressemble à un âne trop chargé qu’on ne fait marcher qu’à coups de fouet. Si un cuir échappe à votre interlocuteur, gardez-vous bien de lui faire apercevoir, en riant ou en haussant les épaules, à moins que vous ne vouliez avoir l’air d’un maître d’école. »
L’art de briller en société et de se conduire dans toutes les circonstances de la vie – Louis-Nicolas Bescherelle, Pierre Assouline – Flammarion – EAN : 9782081339057 – 429 pages.
à vous de voir… : une reco à laquelle vous échappez ce mois-ci, car JE n’ai pas AImé — mais vous aimerez peut-être
Franck Sinatra dans un mixeur Matthew McBride (EAN : 9782351780909, 256 pages chez Gallmeister). Un honnête polar hardboiled pur jus qui lorgne vers le pastiche. Franck Sinatra est le chien du détective. On a lu ça cent fois et, du coup, ce n’est pas très drôle, c’est du déjà lu plutôt lassant. Pour une histoire de chien et de détective, on préférera Le Chien ivre, qui a été rebaptisé en Le Dernier baiser de James Crumley (mais non humoristique). Franck Sinatra est > ici chez Babelio pour en savoir plus. À vous de voir…
LE COIN du ZOÏLE
• Le site web de BFM TV consacre un portrait au dessinateur de BD et auteur de roman-photos FabCaro à l’occasion de la sortie du dernier Astérix, L’iris blanc, dont il est scénariste, et qui s’appelle Fabrice Caro lorsqu’il publie des romans humoristiques (qu’ici on trouve plutôt ennuyeux car on a l’impression de lire un texte de stand up). > C’est à lire ici. Il y raconte comment il est devenu l’humoriste officiel français du XXIe siècle et au-delà (on exagère quelque peu, mais parfois on a l’impression que c’est ce qu’on nous suggère tant il ne semble pas exister d’autres autrices ou auteurs dans l’esprit des éditeurs moutonniers qui ne se sont toujours pas remis de sa BD Zaï,Zaï,Zaï,Zaï. Voilà qui me rappelle Francis Cabrel (si, si) lorsqu’il y a quelques années il a expliqué aux radios FM qu’il était très content de son immense succès, mais qu’il y avait peut-être d’autres talents que lui à promouvoir dans ce pays.
Une expo du DAc au Dac
[Oui, bon, le titre, je sais…] Le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme à Paris propose une grande exposition sur Pierre Dac du 20 avril au 27 août 2023, Le Parti d’en rire. De son vrai nom André Isaac, Pierre Dac fut homme de radio, écrivain, acteur, journaliste et bien sûr grand résistant de la France libre, mais toujours humoriste et roi indépassable et absolu du loufoque, notamment via ses spectacles avec Léo Campion et ses délires avec Francis Blanche, le journal L’Os à Moëlle, les feuilletons radiophoniques Signé Furax ou Bons baisers de partout, ou l’invention en 1954 du… Schmilblick, un machin dont le nom sera repris en 1969 par Guy Lux pour son célèbre jeu télé.
Un copieux dossier de presse qui permet de tout savoir et au-delà sur Pierre Dac a été édité à cette occasion. VIS COMICA se l’est procuré et > il est ici.
Musée d’art et d’histoire du Judaïsme – Hôtel de Saint-Aignan 71, rue du Temple 75003 Paris.
Nonobstant cette exposition, l’actualité européenne étant au manque d’énergie, Pierre Dac s’avère de fait d’une folle pertinence. Preuve en est avec cet extrait du Dictionnaire franco-loufoque (J’ai Lu, 2007) que VIS COMICA vous propose, où il est question de la « houille dormante » :
HOUILLE DORMANTE
Personne n’y avait pensé avant Pierre Dac. Un jour de 1940, face aux restrictions d’énergie consécutives à la « Drôle de guerre », il s’est intéressé à la meilleure manière de faire des économies d’énergie. Des réflexions toujours d’actualité plus d’un demi-siècle après la parution de cet éditorial dans L’Os à moelle.
« Credo quia absurdum, a écrit Lope de Vega en son traité sur la pluralité des barres d’appui. Ce n’est certes pas moi qui dirai le contraire, étant pleinement et entièrement de l’avis de cet illustre gastronome.
Il n’en est pas moins vrai que le devoir immédiat et actuel de tout citoyen est de collaborer à l’œuvre urgente de redressement par l’économie nationale rationnelle. Or, qui dit économie dit utilisation de toutes les forces naturelles au bénéfice de l’intérêt général. Or, j’estime que, chaque jour, nous laissons inutilisée une quantité d’énergie telle qu’il est presque criminel de laisser perpétuer un pareil état de choses. Et c’est pourquoi je veux vous parler ici de la houille dormante.
La houille dormante ! C’est probablement la première fois que vous en entendez parler ; moi aussi d’ailleurs, puisque avant d’y avoir pensé personnellement, nul ne m’en avait soufflé mot.
Voilà de quoi il s’agit : on connaît sous le nom de houille blanche la force des chutes d’eau mise au service de l’énergie électrique ; d’où économie massive et indiscutable de combustible. On connaît aussi la houille beige, la houille bleue et la houille verte, d’utilité moins glorieuse mais honorable cependant. Il s’agit maintenant d’utiliser la houille dormante. Qu’est-ce que la houille dormante ? C’est la captation de l’énergie du sommeil, énergie négative qui peut être rendue positive par le truchement de moyens qu’il appartient aux ingénieurs de réaliser.
Tout être humain, à l’état de veille, manifeste une certaine activité variable, suivant sa complexion physique et morale ; or, en période de sommeil, cette activité disparaît-elle ? Non pas, elle tourne à vide, sans utilité aucune. N’avez-vous point remarqué que certaines personnes dorment plus ou moins rapidement ? Preuve irréfutable d’une énergie contenue qui ne demande qu’un procédé adéquat pour être canalisée et utilisée à des fins industrielles.
L’énergie produite en une nuit par la respiration de 50 millions de Français endormis serait amplement suffisante pour faire fonctionner pendant deux mois toutes les usines du pays, y compris celles-là et les autres.
Je sais qu’en lisant cette affirmation, les compétences autorisées vont hausser les gencives en claquant des épaules. Peu importe. L’idée est un blé dont le grain semé finit toujours par produire un jour ou l’autre un pain de quatre livres.
La houille dormante est dans l’air ; elle fera son chemin et ce sera l’honneur de ma vie d’avoir été le précurseur d’une chose qui, demain, redonnera à notre nation la prospérité et le bonheur dans l’idoine et la fécondité. »
PISTON !
Savez-vous que vous êtes en très bonne compagnie ? En effet, les lectrices et lecteurs de VIS COMICA ne font pas — et heureusement pour eux — que lire cette lettre : elles ou ils écrivent aussi… des romans ou ouvrages humoristiques ! (On le voit, VIS COMICA n’échappe pas aux scandaleuses pratiques du monde de l’édition : l’entre-soi, la consanguinité, le piston et le copinage). Voici celle et ceux identifiés pour le moment ou qui se sont auto-dénoncés :
• Johanna Sebrien, qui est aussi conseillère éditoriale, coach littéraire, animatrice d’ateliers d’écriture et d’une chaîne Youtube qui dispense des conseils d’écriture (> tout est accessible depuis son site abondant) est l’autrice, entre autres, d’une série de 10 romans humoristiques : Les aventures trépidantes d’Igor Frédéric, ainsi présentés : « Les aventures trépidantes d’Igor-Frédéric est une série de romans qui allie humour et musique pendant près de 1100 pages. C’est l’histoire d’un pianiste qui se rêve compositeur de comédies musicales, d’un homme qui cherche l’Amour, d’un fils aux prises avec des secrets de famille, d’une âme qui se débat avec son for intérieur, d’un artiste qui fera tout pour accomplir sa destinée de musicien. Les aventures trépidantes d’Igor-Frédéric réveilleront l’artiste qui sommeille au fond de vous ! La série comprend dix tomes publiés sous la forme d’une intégrale en deux volumes depuis le 17 septembre 2022, en ebook et au format papier (sur Amazon)« > C’est ici.
• Bertrand Durovray, enseignant, poète, journaliste, est l’auteur d’un polar humoristique Tuez-les tous !, aux Éditions Maia, ainsi présenté : « En l’espace de quelques jours, Prangins connaît une mortalité inédite. Dans cette commune de mille habitants, c’est l’effervescence… en tout cas pour le héros – correspondant de presse pour l’hebdomadaire local – qui se persuade d’avoir affaire à un tueur en série. Serait-ce René, un alcoolique notoire passablement violent ; Romain, le responsable du journal au comportement pour le moins étrange ; ou encore, un curieux prêtre laïc ? Notre « journaliste en espérance » décide de mener l’enquête pour déjouer l’assassin… Roman policier sans policiers, Tuez-les tous ! entend dynamiter les codes du genre. Si l’histoire traite bien d’une enquête, sa forme demeure légère, avec quelques morts tout de même (un polar sans policier ni victime aurait difficilement pu prétendre en être un !), une volonté affirmée de tordre la langue, un peu de vulgarité, beaucoup d’humour et une propension à englober l’époque dans laquelle nous vivons (loi pour une sécurité globale, Covid-19, écriture inclusive…). (> c’est ici).
• Olivier Gechter, figure de la SFF (comprendre, la SF francophone) a une page Wikipédia, et une fiche Babelio, et surtout une liste longue comme ça de nouvelles publiées et plusieurs romans très décalés à son actif, dont le dernier sorti en juillet dernier : Requiem en catastrophe majeure chez Mnémos, ainsi présenté : « Évariste Cosson, le consultant en occultisme industriel, a toujours détesté les chansons de Jimi Hendrix. L’annonce de la mort subite du célèbre rocker, installé sur la Côte d’Azur après sa tentative de suicide en 1970, n’aurait été qu’un simple désagrément si la manager de Hendrix ne l’avait pas engagé pour comprendre pourquoi la maison de disques de l’idole de toute une génération refuse obstinément d’annuler le concert d’adieu. Et comme si ça ne suffisait pas, il y a cette fameuse dette d’honneur dont Gidéon Bomba réclame le paiement sous peine de malédiction, et cette bizarre intrusion dans les coulisses de l’Opéra Bastille. Malgré cet emploi du temps chargé, Évariste pourra-t-il éviter le dépôt de bilan à sa petite société ?«
• Et bien sur Jean Pézennec (> ici une fiche sur Babelio qui n’est pas à jour) dont VIS COMICA N°1 (> archive déclassifiée) avait dit le plus grand bien de son dernier recueil d’aphorismes (il y a un an bientôt), la Tarte aux phrases (> ici chez Le Cactus Inébranlable).
JEU : UN ROMAN humoristique à gagner
Les écrits humoristiques peuvent surgir au coin de la rue — ce n’est pas de la littérature, mais c’est drôle. À l’occasion d’une photo d’étiquette de fruits que notre correspondant en Belgique et soutien de VIS COMICA, monsieur Claude, nous a envoyée (voir plus bas), je vous dépoussière cette image prise alors que je venais d’animer un atelier d’écriture chez Aleph Écriture quelques mètres à côté de l’échoppe, rue du Temple à Paris, le 15 avril 2019, et qui m’avait éclater de rire en passant (parfois il m’en faut peu) :
Elles ont l’air so culente, il est vrai. L’étiquette, même éphémère, devrait accéder la postérité (il y a aussi, dans le genre, les ardoises fantaisistes à l’entrée des restaurants ; photographies qui parfois tournent sur Internet). On imagine suivant la situation, soit une maladresse, soit une malice, soit une œuvre de sabotage drôlatique du stagiaire mal payé. Voici, ci-dessous, l’image envoyée par monsieur Claude, et c’est l’objet de ce jeu. La question est : à quoi fait-elle allusion ? La première ou le premier qui enverra la bonne réponse en expliquant le gag de cet étiquetage à l’adresse francismizio@wanadoo.fr recevra un roman humoristique (pas mon dernier pavé, je ne veux pas faire souffrir).
VIS COMICA FAMILY : l’offre du mois
c’est pas drôle : c’est fini
Rendez-vous le 23 avril pour le 12e numéro (soit un an de VIS COMICA !) d’autres nouveautés, du classique, de la vieillerie, des trucs en ligne, etc. En attendant vous pouvez toujours écouter mes podcasts : > ici « Le Documenteur » et > là « Mais de quoi tu me parles ? » (je ferai de nouveaux épisodes un de ces quatre, promis) ou acquérir mon dernier roman (si ce n’est déjà fait). Vous pouvez aussi chercher l’inspiration lecture avec le PENSE-BÊTE / LA BANDE-ANNONCE DE VIS COMICA (les auteurs dont je parlerai, je ne parlerai pas, j’ai déjà parlé, que vous pouvez d’ailleurs alimenter > en m’en suggérant pour enfin une tentative d’élaboration d’une bibliothèque de l’humour en littérature. > N’hésitez pas à me faire remonter vos remarques et suggestions. >>> Abonnez-vous à VIS COMICA c’est gratuit, faites abonner les âmes perdues en expliquant (et partageant ce numéro) que c’est gratuit, voire soutenez (*) VIS COMICA ! À bientôt.
(*) Cela veut dire des cadeaux (ebooks), des trucs que je ne sais toujours pas encore quoi, l’accès à un forum pour tchatcher et se refiler des plans lectures, etc.
[publicité étrange]
La publicité ci-dessus est la dernière page de l’hebdomadaire du mardi Le Conteur Populaire du 30 mai 1905 (on y lisait des romans en feuilleton, des nouvelles édifiantes et morales, se déroulant principalement dans des milieux aristocratiques ou militaires, dont certaines écrites par des académiciens). Si vous souscriviez aux 20 volumes d’une collection de récits d’aventure (on y trouve aussi bien Marco Polo que Ferdinand de Lesseps, Dumont-d’Urville que Stanley), vous obteniez ce magnifique « revolver fin, admirablement fabriqué, système bull-dog, à six coups et percussion centrale, calibre 8 », « à chien rebondissant de sûreté, détente pliante » dont « le fonctionnement est absolument garanti ». « Très joliment poli blanc avec vis bleuies, la crosse quadrillée en ébène véritable ». Livré avec sa baguette de nettoyage dans « une très jolie boîte imitation chagrin ».