[Archives lettre] N°12 – Avril 2023

« Un lama au potager », c’était le dossier de printemps de « Lama Passions » qui nous a porté un coup fatal.

ÉDITO / UN AN DÉJÀ : il est temps d’alléger

VIS COMICA a un an et il est temps de reconnaître ses échecs. La mode récente de l’adoption de lamas (qu’ils soient de potager ou d’appartement) impulsée par de nombreuses autres newsletters qui ont des moyens puissants de promotion a eu pour conséquence de détourner les lectrices et lecteurs de la lecture de newsletters, sinon de la lecture tout court, humoristique ou non. VIS COMICA pourtant soutenue par une poignée d’inconditionnels ou de lamaphobes (que l’on salue) est peu ou pas lue, jamais relayée et son audience n’évolue pas. En attendant que le public se lasse des lamas (attendez-vous à en voir apparaître des palanquées sur le Bon Coin dans les semaines qui viennent, ou abandonnés lors des départs en vacances sur le parking du Carrefour de Bougival) cette newsletter (qui continuera de s’attacher à une demande existante — le repérage de littérature ou d’écrits humoristiques et la constitution d’une liste en approche d’une « bibliothèque humoristique » pour celles et ceux qui cherchent des repères) effectue une mue : elle sera plus dense (moins de livres promus parmi ceux examinés dans le mois), plus courte (édito enfin court), plus accessible (elle ne sera plus réservée aux soutiens passé le mois de parution). Ça me fera bien moins de boulot et je pourrai aller boire des coups ! Bonne lecture. Francis (et tiens, je vais aller boire un coup).
PS : les soutiens en se connectant continueront d’obtenir au moins un ebook par mois de ma bibliothèque dans l’espace du site qui leur est réservé, et d’avoir accès à des ressources particulières selon mes découvertes.

Les lamas nains d’appartement : lubie, mode ou tendance durable ? En tout cas en leur sautant dessus sans cesse pour réclamer de l’affection, ils détournent les Français de leurs pratiques culturelles — et notamment la lecture de newsletters qui traiteraient par exemple de la littérature et des écrits humoristiques.

Au sommaire :

• radar Nouveautés et Vieilleries en ligne • VIE DE VIS COMICA • cadeau soutiens • courrier des lecteurs

Les images d’illustrations sont créées par ma pomme avec l’IA Midjourney. Les coquilles, erreurs d’orthographe, de grammaire, de syntaxe qui m’auraient échappé n’offrent aucune possibilité de remboursement compte tenu du caractère de gratuité de cette lettre de qualittée.


radar Nouveautés et vieilleries


Désormais VIS COMICA utilisera son Comicoscore (une exclusivité VIS COMICA)… Sur une échelle de 5, le Comicoscore VIS COMICA de la littérature et des écrits humoristiques exigeants est basé sur 1 – L’intelligence humoristique, 2 – La culture convoquée, 3 – L’ambition de l’ouvrage, 4 -L’originalité du sujet et/ou de son traitement, 5 – La qualité du style et de la langue. Le Comicoscore VIS COMICA établira désormais ainsi une échelle sur 5 points (A – 5/5 > E = 1/5).

George Sanders, Profession fripouille, mémoires. Ed. Séguier Parution : 12/01/2023. ISBN 9782840499138. Présentation par l’éditeur : « Les acteurs sont un bizarre mélange de réalité et d’imaginaire. Ce sont des ensorceleurs victimes de leurs propres sorts. Parfois, cette curieuse sorcellerie produit une seconde personnalité, une sorte d’apprenti sorcier, ou de marionnette, qui vit une vie distincte et presque incontrôlée, tandis que notre actrice ou acteur se retrouve à sa grande stupéfaction surnommé “l’homme que vous adorerez haïr”, “la petite chérie de l’univers” ou “le type le plus radin du monde”. » George Sanders en savait quelque chose, lui qui, par cette mystérieuse opération, devint inséparable des rôles de « canaille aristocratique » pour lesquels il montrait de si redoutables dispositions. Nul n’a jamais joué avec autant d’élégance les crapules qui mettent un point d’honneur à se salir les mains sans tacher leur chemise. Pourtant, sa vie et ses talents excédaient de beaucoup ce don pour incarner les fripouilles : dans ses formidables Mémoires, on découvre ainsi un écrivain sensible et passionné, un excentrique qui courut l’aventure en Amérique du Sud, un authentique moraliste dont l’humour ravageur fait mouche à chaque page. Victimes de leur succès, ses souvenirs étaient devenus introuvables. Les voilà donc réédités dans une nouvelle traduction qui en révèle tout le sel et le mordant. > Un incontournable absolu d’humour, d’intelligence, de cynisme, d’élégance, de culture et quelques éclats de rire au passage. C’est brillantissime. À placer au panthéon VIS COMICA. (merci à Claude H. de l’avoir signalé). > critiques de la précédente traduction sur Babelio.

J.M. Erre, Les autres ne sont pas des gens comme nous. Buchet Chastel. Parution 2/03/23. EAN 9782283036532. Présentation par l’éditeur : Julie, jeune femme tétraplégique, n’est pas vraiment comme les autres. Installée dans son fauteuil, elle observe le monde qui bouge autour d’elle et commente notre époque avec un humour acide. Adepte de la plume, elle brosse des caractères et des histoires. Anissa, Félix, Pétronille, Barnabé et tous les autres, purs produits de son imagination, sont drôles, surprenants, méchants ou attachants, sensibles ou inquiétants, donc pleins d’humanité. Les autres ne sont pas des gens comme nous, comme tous les romans de J. M. Erre, joue librement avec les mots et la littérature. > On avait aimé son « Mystère Sherlock » (VIS COMICA n°8, décembre 22), mais on s’est franchement ennuyé avec ce recueil de nouvelles lourdingues qui ont été réunies en roman/récit par un grossier bricolage qui ne fonctionne pas (ce seraient les textes écrits par une paraplégique). Se veut provocateur, anti politiquement correct et drôle, mais n’est qu’ennuyeux. > critiques pourtant enthousiastes sur Babelio.

Jacky Schwartzmann, Kasso. Le Livre de Poche. Parution 1/03/2023. EAN 9782253937883. Présentation par l’éditeur : Après des années d’absence, Jacky Toudic est de retour à Besançon pour s’occuper de sa mère malade d’Alzheimer. Les vieux souvenirs et copains resurgissent. Les vieux travers aussi. En effet Jacky ne gagne pas sa vie comme les honnêtes gens. Son métier : faire Mathieu Kassovitz. Car Jacky est son sosie parfait, et vu que Jacky est escroc, ça fait un bon combo. Depuis des années, se faisant passer pour l’acteur, il monte des arnaques très lucratives. Ce retour au bercail pourrait être l’occasion de se mettre au vert, mais c’est compter sans sa rencontre avec la volcanique Zoé, avocate aux dents longues, qui en a décidé autrement. Durant vingt-cinq ans Jacky Schwartzmann est auteur et scénariste de bandes dessinées et de longs-métrages. Son parcours à la fois schizophrène et formateur lui a inspiré Demain c’est loin (Seuil, 2017) plusieurs fois primé. Il revient cette fois avec Kasso, un polar décapant ! > Encore un roman noir drôlatique gesticulant basé sur une ficelle idiote à laquelle on ne parvient pas à croire (le héros sosie de Kassovitz). C’est branché sur la vie des cités et le monde des producteurs cinéma, avec des quiproquos, des archétypes usés et l’argot d’jeun’s mais ça ne suffit pas pour amuser avec intelligence et présenter un regard particulier sur le monde et se dire « décapant ». On préfèrera regarder ça à la TV car c’est de ce niveau. On a mieux à lire. > Des critiques pourtant comblées sur Babelio

Fanny Ruwet. Bien sûr que les poissons ont froid. Ed. L’iconoclaste. EAN 9782378803490. Parution 30/03/2023. Présentation par l’éditeur : Amour, humour et loose au temps du numérique La «patte» de Fanny Ruwet En quelques années de stand-up et au micro de France Inter, Fanny Ruwet a conquis le public, se distinguant par son humour noir et ses blagues caustiques. La loose et la mélancolie sont ses thèmes de prédilection. Dans ses spectacles, elle saisit l’esprit de sa génération, qui a grandi à l’ère de la digitalisation, des blogs, des applications et des réseaux sociaux, et s’amuse de son mal- être. Amours virtuelles Allie, au milieu de la vingtaine, vient de se séparer de son copain. Sa vie est rythmée par des « dates foireux » et de longues journées à s’ennuyer au travail. Au détour d’une conversation, elle se souvient d’une liaison amoureuse sur Internet alors qu’elle n’avait que 15 ans : il s’appelait Nour. Comme une façon d’échapper ou de trouver des réponses à sa crise existentielle, elle se lance dans une quête rocambolesque pour le retrouver. Quête initiatique Qu’est devenu Nour ? Pourquoi n’y a-t-il plus aucune trace de lui en ligne ? Et si ça n’avait été qu’un prédateur de 67 ans se faisant passer pour un jeune homme ? En cherchant la vérité sur Nour, Fanny Ruwet aborde avec drôlerie et un ton décalé des thèmes ultra-contemporains : quête de sens, féminisme, bisexualité, alcoolisme et monde virtuel.Un premier roman qui met, avec humour et intelligence, les maux d’une génération en mots. > N’écoutant pas France Inter à cause justement de la surabondance de chroniqueurs tellement drôles, je ne pouvais forcément pas connaître Fanny Ruwet, chroniqueuse parait-il tellement drôle sur France Inter. Cette autrice a pourtant indéniablement du talent… L’intrigue st intéressante et menée, mais c’est tout de même la gâcher que de traiter cela avec la logorrhée du stand up où la génération millenials biberonnée aux séries et à la pop culture de réseaux sociaux apparait très pathétique (Comme la précédente a dû le faire pour la précédente, et encore avant, certes). De temps en temps, il y a toutefois de bons sketches dans ces pages — appelons-cela ainsi. Une mention toutefois pour son audace à déballer de l’intime croquignolet sans tabou. Mais ça reste du stand up et ne décolle pas de la bobologie du nombril. Attendons un vrai roman de Fanny Ruwet non chroniqueuse sur France Inter. > Sur Babelio, ils aiment bien

• Luke Rhinehart. Invasion. Aux forges de Vulcain. Parution 31/08/2018. Présentation de l’éditeur : Des boules de poils intelligentes débarquent sur Terre. Venues d’un autre univers, elles n’ont d’autre but que de s’amuser. L’une d’entre elles, Louie, est adoptée par Billy Morton, un Américain moyen plein de bon sens. Quand les autorités décident de se saisir de ces bestioles, Billy et sa famille, échaudés par l’Amérique contemporaine où ils se sentent de moins en moins à l’aise, prennent la tangente : peut-être que, finalement, la sagesse n’est pas du côté du pouvoir politique, mais du côté de cette anarchie sympathique, de cette libération improbable que cette invasion apporte.> Luke Rhinehart est un auteur culte pour son roman paru dans les années 70 — effectivement bluffant — L’Homme-dé. Là, il verse dans le bêtasse mêlé à d’interminables mises en scène et diatribes politiques à l’adresse de la stupidité étazunienne. C’est interminablement mauvais. On ne comprend pas qu’un tel auteur ne s’en soit pas aperçu lui-même. > Sur Babelio ils aiment tout de même


EN LIGNE

Les ressources en ligne sont lisibles aussi en pyjama.

• Signalée par Claude H. correspondant à Bruxelles de VIS COMICA et soutien loué pour les siècles des siècles, voici la toute première intelligence artificielle belge. > N’hésitez pas à lui poser des questions.
• Devenez auteur pour humoristes en Jordanie.« L’atelier de narration humoristique ou satirique« 
recrute des auteurs pour développer l’humour en Jordanie via le le Amman Comedy Club et ce n’est pas une blague. Ils manquent d’auteurs en Jordanie, et certainement d’humour. Peut-être parce que c’est une dictature ? Prévenez-nous au cas il faudra rapatrier votre corps si vous vous êtes révélé trop zélé dans la satire.
• Pourquoi la France (comme la Jordanie ?), n’a-t-elle plus d’humour ? Un court podcast de France Inter.
Encore une fois la dimension de l’humour écrit est absente, mais c’est intéressant.> Ici
• J’ai failli vous reproduire la critique dithyrambique et ridicule qu’Éric Loret de Libération a consacré à Éric Chevillard, auteur de l’Autofictif, autosatisfait autodéclaré drôle. Et puis non, c’est trop pathétique. Si vous avez du courage et un abonnement, allez voir par vous-même (Éric Chevillard vient de sortir en effet des trucs : la Chambre à brouillard. Minuit ; L’Autofictif selon Prodeust. Journal 2021-2022 et Craintif des falaises (illustr. Killoffer). L’Arbre vengeur).
• Si ça vous amuse, je signale qu’en m’amusant avec ChatGpt (l’IA générative de texte), j’ai réussi à lui faire cracher ce mois-ci :
Un éditorial engagé de journal paresseux contre l’interdiction de la feuille de laitue dans les assiettes des brasseries.
La correspondance entre Einstein et Schrödinger à la suite du vol du peigne de ce dernier par le premier, touffu.
– Un vade-mecum pour managers à la suite de l’interdiction de parler météo sur le lieu de travail.
– Une plaquette promotionnelle du « Doner Kebab Opera ».
– Les éléments d’un roman de SF qui évoque une pénurie mondiale de chaises.
– Le manuel d’utilisation d’une machine à repousser les cons.
Enfin, et là sans ChatGpt qui n’existait alors pas et je devais tout faire moi-même, voici le « Manifeste des Forces d’inertie pour une révolution siestique« , un texte que m’a commandé il y a trois ans un malotru qui ne m’a plus jamais donné de nouvelles.


VIE DE VIS COMICA

Rédacteur de newsletter plus courte et plus dense

• Les newsletters passées sont désormais « déclassifiées » et celles à venir resteront en ligne à compter de celle-ci. Il s’agit en fait d’essayer de se faire mieux référencer par les moteurs de recherche. Vous trouverez sur le côté de cette page un module qui vous permet de retrouver les numéros.

• Le gagnant du concours du mois dernier est Geoffrey qui a gagné le polar humoristique Nager sans se mouiller de Carlos Salem, chez Actes Sud Noir (> ici sur Babelio). Gloire à lui ! L’étiquette publiée dans cette lettre faisait une allusion au film Sacré Graal des Monty Pythons. Du coup, quelqu’un m’a envoyé une autre étiquette que Roland Topor auteur de La cuisine Cannibale n’aurait pas reniée, mais je ne sais plus qui (merci).

 


cadeau soutiens

1 ebook gratuit ce mois-ci est offert en téléchargement aux soutiens de VIS COMICA« Le Chameau sauvage », de Philippe Jaenada (Prix de Flore 1997). > En savoir plus sur ce roman sur Babelio. Les soutiens pourront le télécharger en se connectant et se rendant dans l’ESPACE KEKCHOZ qui leur est dédié. (> Mais c’est ouf ! Comment les soutiens font-ils pour avoir de tels privilèges ?).


courriers des lecteurs

À propos de l’édito du numéro précédent (cf : Macron aurait dû appliquer la réponse 42 pour la réforme des retraites, conseillée par Douglas Adams), Philippe Heurtel, lecteur et écrivain humoristique nous dit : « Brillante analyse ! Un point toutefois me perturbe : le projet de loi fait passer la durée de cotisation de 42 ans à 43. Faut-il y voir là une erreur dramatique (il faut rester à 42, nombre sacré entre tous) ? Ou bien, par une audace toute jupitérienne, Macron a-t-il voulu aller au-delà de la réponse ultime, dépasser le sacré et tutoyer l’infini ? Merci de m’éclairer passque demain y a grève et je sais plus où est le camp du bien, ni s’il faut vider ou remplir les méga-bassines. »


c’est pas drôle : c’est fini

Rendez-vous le 27 mai pour le 13e numéro pour d’autres nouveautés, du classique, de la vieillerie, des trucs en ligne, etc. En attendant vous pouvez toujours consulter les archives dans la colonne de droite, écouter mes podcasts : > ici « Le Documenteur » et > là « Mais de quoi tu me parles ? » (je ferai de nouveaux épisodes un de ces quatre, promis) ou acquérir mon dernier roman (si ce n’est déjà fait). Vous pouvez aussi chercher l’inspiration lecture avec la tentative d’élaboration d’une bibliothèque humoristique, que vous pouvez d’ailleurs alimenter > en m’en suggérant pour enfin une tentative d’élaboration d’une bibliothèque de l’humour en littérature. > N’hésitez pas à me faire remonter vos remarques et suggestions. >>> Abonnez-vous à VIS COMICA c’est gratuit, faites abonner les âmes perdues en expliquant (et partageant ce numéro) que c’est gratuit, voire soutenez (*) VIS COMICA ! À bientôt.

(*) Cela veut dire des cadeaux (ebooks), des trucs que je ne sais toujours pas encore quoi, l’accès à un forum pour tchatcher et se refiler des plans lectures, etc.