À écouter : Italo Calvino, écrivain perché 3 min 41.
À écouter : Hommage à Italo Calvino, avec Hervé Le Tellier et Martin Rueff Le Book Club, 37 min.
À écouter : Italo Calvino : « Le lecteur est le héros de « Si par une nuit d’hiver un voyageur », c’est à lui qu’il arrive des aventures plus romanesques encore que celles du roman » 4& min.
(Original de la page de France Culture > ici)
Article de France Culture :
Italo Calvino, un écrivain perché
Italo Calvino est né il y a 100 ans, le 15 octobre 1923. L’écrivain italien né à Cuba a été membre de l’Oulipo, le cercle littéraire fondé notamment par Raymond Queneau. « Le roman, c’est une cosse avec beaucoup de petits pois. Je pense que le but du petit pois est de donner envie de manger d’autres petits pois… ». C’est ainsi qu’Italo Calvino imagine son métier d’écrivain à la télévision française en 1981. Romancier italien majeur du XXe siècle, Italo Calvino est un auteur plein de fantaisie et de malice. Toute sa vie, il a tenté de repousser les limites du roman et d’en redéfinir les structures, avec ses compagnons de l’Oulipo, le cercle d’écrivains aux expérimentations littéraires aventureuses.
Italo Calvino naît à Cuba en 1923. Sa famille revient s’installer en Italie après l’arrivée au pouvoir de Mussolini. Pourtant, Italo Calvino grandit dans une atmosphère antifasciste et s’engage lui-même, arme à la main, dans une brigade contre les troupes fascistes.
Le comique plutôt que le tragique
Après la guerre, Calvino se rapproche du Parti communiste et se consacre à l’écriture. Il repense à ces années en ces termes : « on ne peut pas rivaliser en tragédie avec la réalité… J’ai fait un choix, c’est de trouver des équivalents à d’autres niveaux, peut-être trouver l’équivalent comique. »
En 1957, il publie Le Baron perché. Dans ce conte philosophique, un enfant désobéit un jour à ses parents et se réfugie dans un arbre… duquel il ne redescendra jamais. À l’image de son baron perché, Italo Calvino garde toute sa vie un regard original sur son époque. Il s’inspire beaucoup des contes populaires italiens et des récits folkloriques, mais aussi des auteurs de son enfance, comme Rudyard Kipling ou Robert Louis Stevenson.
Au début des années 1960, l’écrivain se détourne de la politique et s’installe à Paris. Il se rapproche des membres de l’Oulipo, l’Ouvroir de littérature potentielle, cercle d’écrivains qui font des expérimentations littéraires, dont Raymond Queneau ou Georges Perec qui écrit un texte entier avec la lettre A comme unique voyelle.
Des romans « méta »
Dans ses romans, il n’hésite pas à déconstruire la narration, à inclure une dimension “méta”, par exemple en se mettant en scène lui-même, questionnant le rapport entre narrateur et lecteur.
Italo Calvino meurt d’une hémorragie cérébrale, à 61 ans. Il expliquait lors de la même émission en 1981 vouloir écrire des livres oubliables, car « on lit tellement de choses et on oublie beaucoup. Je crois que le livre oublié a une force, ça reste quelque chose dans la mémoire. J’aimerais écrire des livres oubliables parce qu’un livre oublié continue à travailler dans l’inconscient du lecteur. »