Littérature humoristique
• Dans le fossé de Sladjana Nina Perkovic, à paraître chez Zulma le 1 février.
Présentation de l’éditeur : Si seulement elle était née ailleurs, aux États-Unis ou en Scandinavie ! Elle aurait envoyé balader sa mère… Mais dans les Balkans, on n’échappe pas à sa famille. Résultat des courses, la voilà embarquée dans la vieille Golf déglinguée du cousin Stojan pour assister aux funérailles de tante Stana. Sauf que rien ne se passe comme prévu, entre tonton Loir accroché à sa bouteille d’eau-de-vie, la Popesse, fausse dévote au regard diabolique, et Mileva qui tire à boulets rouges sur tous les convives… Ils n’ont qu’une idée en tête : récupérer une part du magot pour se sortir de leur bourbier.
Roadtrip déjanté et parfaitement maîtrisé, Dans le fossé pousse la saga familiale au comble de l’extravagance et de l’absurdité. Un petit bijou d’humour noir.
(Avis à suivre priochainement sur VIS COMICA)..
• Repéré par Fanny B. soutien de VIS COMICA qui nous en dira peut-être du nouveau bientôt : Roman géométrique de terroir, de Gert Jonke aux éditions des Monts Métallifères. Présentation de l’éditeur : Publié en 1969, Roman géométrique de terroir valut à Gert Jonke, alors âgé de 22 ans, d’être aussitôt reconnu comme l’un des principaux rénovateurs de la littérature de langue allemande. C’est que ce livre ne ressemble à aucun autre. Entre la satire, le roman expérimental, la fable politique et le poème, il décrit la vie d’un « village » aux mains d’une bureaucratie obsédée par l’ordre, les règles et les questionnaires. Mais cette volonté de rationalité et de contrôle, déjà menacée de l’intérieur par des lois qui prolifèrent jusqu’à l’absurde, est aussi battue en brèche par de mystérieuses forces extérieures – arbres proliférants, inondation, oiseaux destructeurs, ombres de la forêt… – qui viennent répandre le chaos, balaient les habitudes, disloquent les maisons, et font basculer le village et le livre dans une folie incontrôlable. Ne vous fiez pas à son titre en pied de nez : Roman géométrique de terroir est une expérience de lecture incomparable, hilarante, cosmique. > plus ici.
• Repéré par Claude H. soutien de VIS COMICA , correspondant en Belgique et grand maître LITHIUM qui nous en dira peut-être du nouveau bientôt : Il s’appelait Doll, de Jonathan Ames (paru le 4/01/24).
Présentation de l’éditeur (Joëlle Losfeld : Happy Doll, alias Hank Doll, une cinquantaine d’années, habite Los Angeles. Il est détective privé le jour et vigile dans un salon de massage la nuit, après une carrière dans la Navy et dans la police. Lorsque son ami Lou Shelton vient lui demander de lui donner un rein qui lui sauvera la vie, il hésite pendant une nuit. Cependant, le lendemain matin, les choses se compliquent alors que Lou vient s’écrouler, mortellement blessé par balle, dans ses bras et lui confie, avant d’expirer, un gros diamant.
Commence alors pour Hank toute une série de péripéties rarement agréables, sur les traces des assassins de Shelton dans les bas-fonds de L. A. Il s’appelait Doll est un livre plein de rebondissements, noir, certes, mais sauvé par l’humour distancié de l’auteur qui met en scène des relations plus fines qu’il n’y paraît. > Déjà des avis sur Babelio.
Écrits humoristiques et essais
• Une interview intéressante (à l’aune des événements en Israël et à Gaza) des auteurs du Bouquin de l’humour juif que VIS COMICA avait annoncé > ici : « L’humour juif peut-il rire de tout ? « En Israël, même les pogroms du 7 octobre commencent à faire l’objet de blagues », par Gauthier De Bock . > C’est ici sur La Libre Belgique.
• Un article universitaire publié le 30/12/23 dans la revue Quêtes littéraires, n° 13 : « Jeu en littérature, littérature en jeu » (> ici) : Le jeu déréglé du burlesque : du Roman comique (1651) à Molloy (1951) (> plus précisément ici)
On vous résume l’article : Le jeu déréglé du burlesque : du Roman comique (1651) à Molloy (1951) » explore le lien entre ces deux œuvres littéraires, séparées par trois siècles, à travers le prisme du burlesque. Il se penche sur la manière dont Scarron et Beckett utilisent le burlesque pour remettre en question les conventions littéraires et sociales de leur époque
• Le Roman comique : Scarron y démontre un jeu avec le lecteur, en usant du burlesque pour déconstruire les attentes narratives. L’incipit du roman met en scène une troupe de comédiens, créant une connivence ludique avec le lecteur. Scarron joue avec les codes de la narration en parodiant l’épopée et le roman héroïque, dévoilant ainsi la prosaïque réalité sous le vernis de la fiction idéalisée.
• Molloy : Beckett poursuit cette déconstruction en recourant à des stratégies narratives plus subtiles. L’auteur demeure en retrait, laissant les personnages narrateurs dominer. Beckett défie les attentes du lecteur en jouant avec les conventions du roman, souvent au moyen de l’absurde et du grotesque. Le burlesque chez Beckett atteint une dimension pathétique, provoquant un mélange complexe de réactions chez le lecteur.
L’article souligne que, bien que les moyens et les contextes soient différents, Scarron et Beckett partagent un objectif commun : utiliser le burlesque pour questionner et subvertir les normes littéraires et sociales. Le burlesque, évoluant d’une incongruité légère à une obscénité plus profonde, sert à la fois de miroir et de critique de leur temps respectif. Le burlesque de Beckett, notamment, intègre des éléments pathétiques, créant une expérience de lecture plus complexe et émotive.
Cet article met en lumière comment Scarron et Beckett, chacun à leur manière, utilisent le burlesque pour remettre en question et transformer les conventions de la narration romanesque, reflétant ainsi les transformations sociétales et littéraires sur une période de trois siècles.
• Saviez-vous que Courteline avait inventé un « conomètre », pour mesurer la bêtise des gens ? (Et qu’il avait été en procès contre Charles Pathé pour de légitimes questions touchant à l’essence du droit d’auteur ?) > ici > Une bien belle chronique sur la vie — principalement judiciaire — de Courteline par Étienne Madrange, avocat à la cour et magistrat honoraire dans Le Journal des Sociétés. Le dernier paragraphe résume en outre fort joliment la vie de Courteline, né Moineau :