Chroniques d’une station-service est un petit roman à vrai dire plutôt bon, sympathique et plaisant quoique résistihle et aisément oubliable, étrange OVNI, éloge de la vacuité, de l’absurde, de l’espace liminal, versant dans une certaine métaphysique désinvolte qui rentre tout juste dans la bibliothèque de VIS COMICA parce que quelques rares pages sont drôles, quelques phrases incongrues (« Les sosies pullulent de nos jours »)… C’est le projet littéraire global que est peut-être à considérer comme une farce. Le bandeau rouge (voir ci-dessus) ressortit de l’escroquerie habituelle, car si Beigbeder à tant ri c’est qu’il devait être sous substance — je ne vois pas d’autre explication possible. Autant les éditeurs rechignent à publier des comiques non formatés (95% de la littérature publiée est grave), autant l’argument de l’humour est toujours mis en avant, survendant tout livre. Un paradoxe qu’un jour il faudra m’expliquer.
4e de couverture :
«Je me dis que si la station-service explosait par accident, si je mourais sur mon lieu de travail et qu’un archéologue découvrait, dans cent ans, sur les ruines de son chantier, les morceaux de mon squelette d’athlète, mon crâne atypique, ma gourmette en or, à moitié calcinée, agrégée de pétrole et d’acier, il me déclarerait trésor national et je serais exposé au musée des Arts premiers.» Pour tromper l’ennui de son héros pompiste, Alexandre Labruffe multiplie les intrigues minimalistes, les fausses pistes accidentelles et les quiproquos érotiques. Comme s’il lui fallait sonder l’épicentre de la banalité contemporaine – un commerce en panne de sens, sinon d’essence – avant d’en extraire les matières premières d’une imagination déjantée. »
Chroniques d’une station-service
Alexandre Labruffe
EAN : 9782072828379
144 pages
Première édition : Verticales (22/08/2019).