C’est un ouvrage qui remonte toujours très vite dans les résultats dès lors qu’on s’enquiert de littérature humoristique — mais il faut dire qu’en classement « littérature humoristique » sur le web, on y trouve tout et n’importe quoi (et en général en piètre diversité — le rayon sur le site web de la librairie Mollat est ainsi pathétique), tant le genre, si on le cherche de qualité, est peu considéré ni même identifié.
Le mouton tarbais, cet inconnu remonte toutefois sans doute davantage qu’il n’aura été lu — on l’imagine sans peine, car si on a compris le projet, la démarche, perçu l’humour (on n’est pas complètement ovin ici) il faut hélas reconnaître que l’ouvrage est… Allez, on va dire totalement imbitable et chiant pour ne pas dire très ennuyeux et soporifique. L’auteur semble se parler à lui-même, s’amuser de ses blagues, de ses allusions, en mode quelque peu autarcique (on aurait envie de dire autistique, mais on ne veut pas vexer les autistes ni abuser du glissement sémantique). On dit que l’humour est incluant ou excluant — il est ici très excluant. Certes, on ne pourra pas accuser François Appas de démagogie commerciale. On a juste l’impression d’être bloqué lors d’un dîner lors duquel on a en face de soi un illuminé atteint de logorrhée ou de glossolalie qui ne cesse de déblatérer, riant de ses blagues hermétiques, compréhensibles de lui seul ou d’une poignée de tarbais locaux, ou autres digressions assommantes et finalement, plates. Un OVNI entre pataphysique et non-sens, entre absurde 30e degré et délire personnel ? Peut-être, ou même pas… Ce doit être seulement un ouvrage à dévorer selon une approche locavore : faut certainement être du coin, connaître Appas et rire de cette bonne blague qu’est la parution de ce texte.
Résumé de l’éditeur : François Appas a vécu dans sa chair ce qui peut arriver à chacun : la vision sublime d’un être inconnu. Pour lui ce fut le mouton qui a peu à peu envahi son cerveau. Avec ce livre, il creuse le sujet, en quatorze chapitres laineux et sans haine, sans en faire un méchoui, plutôt une célébration dans laquelle il apparaît clairement que l’auteur doit savoir se détacher du troupeau pour bêler à sa manière les joies ovines. Voici une suite de considérations qui constitue une « quasi rhapsodie », une ode à la différence en plein champ, une vengeance aussi face aux tourments endurés devant le loup (il n’y a pas que les chèvres pour lutter), une manière enfin de rendre justice à cet animal qu’on a déjà vu pleurer. Quant à Tarbes, c’est une autre histoire…
> Le premier chapitre est > ici, chez l’auteur. On en jugera.
> Chez Babelio, des lecteurs (ou des potes d’Appas ?) ayant sans doute reçu un service de presse gratuit > en pensent du bien et s’évertuent tout serviables et redevables de l’expliquer et de lui trouver des vertus (il y a même une « critique » (qui dit tout et rien, mais fort bien) d’une certaine EvlyneLeraut reproduite en 2 sites différents le même jour, 30 juillet 2021. > La copie de celle de Babelio est ici). On a beau avoir lu ces avis (ou de rares autres ici et là, circonspects), on n’est toujours pas convaincu.
EAN : 9782379411243
90 pages
L’ARBRE VENGEUR (17/06/2021)