Grosse déception pour le deuxième roman de Mourad Winter, Les meufs, c’est des mecs bien. Tout ce qui faisait l’attrait de son premier opus (ici : >> L’amour, c’est surcôté,) que nous avions vraiment beaucoup aimé (pour sa provocation outrancière, son culot, son humour, son style, son propos…), bénéficiant sans doute d’un effet de surprise dans le paysage littéraire contemporain tourne ici au procédé et devient agaçant, sinon gênant. Le personnage Wourad, encore et toujours plus obsédé sexuel — ça commence à bien faire — est confronté au fait que sa compagne, blanche et catholique, se convertit à l’Islam et porte le voile. S’il semble bien connaître le sujet, les conséquences finalement pas tant évoquées que cela sont prétexte à une surenchère de style stand up caricatural, qu’il évitait, sur un fil, dans son premier opus.. Et cette fois, ça tombe à plat. La vulgarité affleure. L’auteur, qui s’épuise, est pourtant futé et talentueux, et a des tas de choses à nous dire… il s’enferme cette fois dans la facilité, la redite désinvolte. Un virage vers un style différent, peut-être plus « courant », un travail plus approfondi sur les personnages, une volonté d’apporter davantage de propos, lui seraient sans doute salutaires. Il fait, avec ce deuxième roman, retomber le soufflé… Bref, ça ne marche qu’une fois.. On avait dévoré le premier en riant… Ennuyé, on n’a même pas terminé le second, las. L’auteur qui était chez Robert Laffont a changé d’éditeur, pour ce deuxième roman… il y avait peut-être aussi, là, un signe…
Présentation de l’éditeur : » Je sais, là, vous vous dites que j’suis un iench et vous avez sans doute raison. Sauf que, dans une époque où seules les polémiques et propos clivants garantissent un semblant de visibilité, et que mon but ultime étant de bicrave ce bouquin afin d’accéder à la propriété (appartement, maison, voire yacht si Allah est ok), j’ai décidé de disséminer par-ci par-là quelques dingueries qui, sorties de leur contexte, me permettront de bénéficier d’une couverture médiatique gratuite provoquée par deux trois individus malhonnêtes souhaitant m’faire passer pour l’enculé qui confortera leurs croyances. Bref, j’vous gratte maintenant ce que j’ai vraiment dit… » Après son premier roman L’amour, c’est surcôté, Mourad Winter envoie son antihéros Wourad s’aventurer sur la piste noire de la vie.
Ne reste qu’une seule certitude chez ce mâle dominé par ses contradictions : Les meufs c’est des mecs bien. » Et si finalement c’était pas ça le point de convergence de toutes les religions : que j’aille en enfer ? «
EAN : 9782493865076 – 400 pages – CLIQUE ÉDITIONS (26/01/2023)