Heureusement très surpris par la lecture de Journal d’un scénario de Fabrice Caro à l’occasion de sa réédition en poche >> au point d’en dire récemment du bien alors que jusque là les romans de l’auteur de BD m’étaient tombés des mains, j’ai commis l’erreur d’acheter son dernier opus Fort Alamo. Qu’en dire sinon que c’est désormais qualifiable de pathétique. C’est poussif, ce n’est pas drôle, c’est même pitoyable… Fabrice Caro est en train de se muer en feelgood Virginie Grimaldi ou Melissa Da Costa mâle mâtiné d’Anna Gavalda pour bobos boomers sans imagination, sans repères littéraires, pas très exigeants… C’est de la soupe, vraiment, et on est désolé de le dire et désolé pour l’auteur. Il faut qu’il arrête d’écrire, là, même si les Inrockuptibles — une bande permanente d’imposteurs qui font tout pour qu’on ne les prennent jamais au sérieux. C’était un signe, j’aurais dû me méfier — prétendent sur le bandeau que « Fabrice Caro est probablement le mec le plus drôle du paysage littéraire français » (> qu’ils regardent dans cette liste, ils vont en trouver un paquet).
Comment FabCaro ne s’est-il pas fait chier lui-même à écrire ses 174 pages ? (se faire chier : le terme est certes vulgaire, mais pas trop fort pour le cas présent : on se fait royalement chier dans ce roman). Affligeante est la vie étriquée de son personnage qu’il nous décrit en espérant à gros sabots nous distraire, nous émouvoir, nous faire rire, réfléchir… (voire nous tendre un miroir ? — Non Fab’, non mon pépère, on n’est pas tous comme cela, on ne vit pas tous comme toi ni comme eux) : entre deux dialogues ineptes, son personnage passe son temps dans divers supermarchés (le roman commence encore à la caisse comme dans son iconique BD Zaï zaï zaï qui est définitivement le seul truc intéressant qu’il aura pondu, et le personnage loser aussi fatigué que fatiguant y repasse volontiers, de Super U à la FNAC ou JouéClub, ou des similaires, ou on confond par ennui ou en on en oublie… On craint toutefois le placement de marques), a pour souci de débarrasser la maison de sa mère décédée (c’est le 2e fil narratif haletant… Oui, bon…), ou de trouver un cadeau de Noël.
C’est fini pour VIS COMICA : on ne lira plus aucun roman de Fabrice Caro — qui me doit officiellement 19,50 €.
Présentation de l’éditeur : « Alors qu’autour de moi tombaient les corps, Fort Alamo était en passe d’être pris. » Devant la caisse du supermarché, Cyril maudit en silence le type qui l’a doublé l’air de rien. Quelques minutes plus tard, le resquilleur s’effondre sur le carrelage, foudroyé. Pour Cyril, père de famille sans histoires, c’est le début d’une série de faits similaires qui le plongent dans une angoisse existentielle. Ou est-ce plutôt la disparition récente de sa mère, la nécessité de vider la maison de son enfance ? À moins que ce ne soit Noël qui approche, les cadeaux à trouver, le repas chez la belle-sœur… Mêlant l’humour et la mélancolie, l’acidité et la tendresse, Fabrice Caro excelle dans l’art du gag métaphysique.