« Le Sexe tout bête », de Gideon Defoe

Pas grand chose à en dire… Original, souriant, vite lu. C’est « crunchy »… Gideon Defoe a apparemment publié d’autre petits ouvrages dans le genre.
 
Le sexe tout bête
Gideon Defoe – Florence Cestac (illustrations)
EAN : 9782374981888
144 pages – Wombat (18/03/2021)
Présentation de l’éditeur : Savez-vous que Flipper le dauphin est en réalité un obsédé sexuel qui saute sur tout ce qui bouge, quilles de navires compris ? Que le poisson-clown, héros du Monde de Nemo, change de sexe à volonté pour trouver des partenaires ? Que les cris d’extase trop  » humains  » des tortues des Galapagos empêchaient Darwin de dormir ? Que le panda géant se reproduit mieux en matant des films pornos ? Et que le macaque est même prêt à payer pour en voir ? C’est trop tard : si vous lisez ce texte, vous le savez désormais et ne pourrez plus regarder ces mignonnes petites bestioles du même oeil.
Du panda à l’albatros, en passant par le chimpanzé, le rhinocéros ou la girafe, ce texte instructif et hilarant, signé par l’un des meilleurs humoristes anglais, est illustré avec humour par Florence Cestac.

Un exemple au hasard :
LA MITE
NOM SCIENTIFIQUE : Pyemotes herfsi
CLASSIFICATION : Phylum : arthropodes. Classe : arachnides. Ordre : acariens. Famille : pyémotidés
MENSURATIONS : Microscopiques
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE : Origine européenne
RÉGIME : Larves de phalène

Le problème, quand on essaie de comparer les humains et le reste du règne animal pour rire, c’est qu’on finit toujours par évoquer une bestiole comme la mite. Et vous vous retrouvez alors à plaisanter sur ce qui s’apparente à un cas d’inceste et de violences envers des enfants. Avant que vous ayez eu le temps de vous en apercevoir, des mains anonymes sont venues graffiter « À MORT LES PÉDOPHILES ! » sur les murs de votre maison.
Quand une mite femelle engendre un fils, il ne part pas sur les chemins à la recherche d’une femelle mais préfère rester à la maison avec sa mère, un peu comme Tanguy, dans le film homonyme. Là, il attend la naissance d’une petite sœur et va même jusqu’à jouer les obstétriciens en aidant sa mère à pondre les femelles (mais pas les mâles). Aussitôt qu’il a mis le grappin sur sa petite sœur, il la force à s’accoupler avec lui3. Puis elle s’envole, sans doute écœurée par le rythme effréné de la vie moderne. Quant au mâle, il«  il attend l’arrivée de sa prochaine sœur.
Évidemment, si l’on ne saurait tirer de conclusions hâtives sur la moralité humaine en se basant sur le comportement des animaux, il est tout aussi erroné d’analyser le comportement des animaux en fonction de nos conceptions du bien et du mal. Mais c’est quand même sa sœur ! Et elle n’est âgée que d’une seconde !!! Ai-je précisé qu’il mange des morceaux de sa mère pendant qu’il y est ? Ah, ces mites, alors !…
La raison pour laquelle toutes ces unions consanguines ne débouchent pas sur la prolifération de mites au regard vide qui jouent du banjo comme dans le film Délivrance, c’est un truc appelé « élimination du génome paternel ». Pour le dire simplement, les gènes du père du mâle mite se détruisent rapidement au cours de sa croissance, si bien qu’il ne dispose que des gènes de sa mère. Par conséquent, il ne peut pas cacher de gènes récessifs susceptibles d’être transmis à ses filles – s’il a le moindre problème génétique, ça se verra comme le nez au milieu de la figure.